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BFMTV : les députés mettent leur nez dans l’affaire d’ingérences

BFMTV : les députés mettent leur nez dans l’affaire d’ingérences

by host

Les députés veulent en savoir plus sur les soupçons de manipulations de journalistes au profit de certains intérêts étrangers.

La commission d’enquête relative aux ingérences étrangères de l’Assemblée nationale va se pencher sur le sujet, a appris POLITICO de son président Jean-Philippe Tanguy (RN), et sa rapporteure Constance Le Grip (Renaissance).

La commission auditionnera Marc-Olivier Fogiel, directeur général de BFMTV le 23 mars, ainsi que prochainement le présentateur Rachid M’Barki, licencié après la diffusion de plusieurs sujets suspects dans son journal, confirmant des informations de Puremedias.

“On a une affaire d’ingérences en flagrant délit, qui a amené à des sanctions disciplinaires très fortes (…) cela justifie le fait qu’on veuille en savoir plus”, explique Jean-Philippe Tanguy (RN).

La diffusion d’une dizaine de séquences dans l’émission Le journal de la nuit, que présentait Rachid M’Barki, avait conduit à l’ouverture d’une enquête interne révélée par POLITICO début février.

Ces sujets liés au Maroc, au Soudan, aux oligarques russes ou encore aux critiques du Qatar, n’ayant pas suivi les circuits de validation habituels, laissent soupçonner une ou plusieurs opérations d’influence dont l’origine n’a pas été officiellement identifiée, selon une dizaine de sources internes informées de l’audit.

Rachid M’Barki n’a pas encore répondu au courriel de l’Assemblée, qui lui a été adressé sur son mail BFMTV, d’après un fonctionnaire de la chambre basse. Mais le présentateur aura l’obligation de se présenter devant les députés et de témoigner sous serment, d’après le règlement de l’institution.

Fin février, après avoir licencié son journaliste, le groupe Altice a déposé une plainte contre X pour “corruption passive” et “abus de confiance”. Contactés, Rachid M’Barki et Marc-Olivier Fogiel n’ont pas répondu.

L’influence dans les médias à l’étude

Lancée en janvier à l’initiative du Rassemblement national, la commission d’enquête cherche à établir s’il “existe des réseaux d’influence étrangers qui corrompent des élus, responsables publics, dirigeants d’entreprises stratégiques ou relais médiatiques dans le but de diffuser de la propagande ou d’obtenir des décisions contraires à l’intérêt national”.

Si aucune audition de journalistes n’avait été programmée avant la révélation des soupçons chez BFMTV, l’influence dans le monde des médias fait partie du périmètre de la commission depuis sa création, selon la rapporteure Constance Le Grip (Renaissance).

De plus, l’actualité récente, également marquée par la parution d’une vaste enquête sur la désinformation — dont certains des auteurs seront auditionnés la semaine prochaine — a convaincu les membres de la commission d’enquête de recevoir des journalistes.

“Il y a un sujet d’actualité qui a donné lieu à de très nombreux articles dans la presse française et européenne. Ça aurait été un petit peu ballot de passer à côté”, explique Constance Le Grip. Pour la députée, cela “fait partie de ce que fait une commission d’enquête de ne pas être uniquement tourné vers le passé, mais regarder aussi ce qu’il peut se passer dans l’actualité”.

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